Les mots de l’édito – 2020, toute une randonnée !
La saison 2020 aura sans doute été exceptionnelle pour chacun et chacune d’entre vous.
Un début.
Rappelez-vous ce début de saison …
On roule ou pas ?
Permis ou pas permis ?
Mon casque, je l’enlève ou pas à la station-service ?
Ma visière sur mon casque intégral, ça compte-tu comme un masque ?
Et ainsi de suite …
Et ce n’était que le début. Puis la saison, s’il en fût une, a suivi cette mise en bouche surréaliste.
Que l’on croit ou pas à cette pandémie et aux efforts pour la contrer, ses effets sont indéniables tant sur les individus, les entreprises, les organisations et entre les citoyens. J’ai été en affaires pendant près de 30 ans. Et jamais, jamais, jamais je n’ai vu des relations entre compétiteurs prendre un ton comme celui que je vois dans les échanges au sujet de la crise actuelle. Haine, accusations de toutes sortes, dictats idéologiques posés comme factuels, insultes qui feraient rougir même le Captaine Haddock … le savoir-vivre a pris toute une débarque !
Il en est dans la vie comme sur la route parfois. En arrivant dans une courbe, surtout en moto, on voit des distinctions apparaître. Il y aura ceux qui l’abordent avec aplomb parce que leur maîtrise s’exprime et que leur trajectoire est bonne. Il y a ceux qui vont ralentir exagérément par crainte; une crainte qui vient du manque de maîtrise et d’expérience et/ou formation. Mais ils voient le danger et ralentissent. Et puis il y a ceux, et celles, qui par bravade ou par ignorance vont se lancer dans la courbe sans maîtrise et sans nécessairement y suivre une trajectoire optimale. Plusieurs vont s’en tirer, la plupart du temps. Occasionnellement, parce qu’il aura été plus téméraire que d’habitude, ou moins chanceux que les autres fois, un motocycliste va hélas se planter. Et on entend souvent blâmer les autres alors que plus de 50% des accidents moto n’impliquent qu’un seul véhicule, la moto.
Je suis curieux de voir les bilans d’après-saison. Plusieurs motocyclistes n’ont pas beaucoup roulé. D’autres, comme moi, on fait rouler leur machine dans les zones où il était possible de le faire. Mais pour beaucoup d’entre nous, le kilométrage total aura été passablement en-deçà de ce qu’il est lors d’une saison « normale ». Mais malgré ce kilométrage réduit, j’ai vu encore plus d’accidents moto que d’habitude, et cela sans compter les quasi-accidents auxquels j’ai assisté.
Plein de détours
Comme tout le monde, j’ai vu mes plans de saison être bouleversés, pour rester poli. Voyages en Europe, voyages du côté Américain, et même un voyage dans l’ouest Canadien – tous annulés directement ou indirectement à cause de la crise. Et comme je suis un amateur de longues distances, je me suis fait de nouveaux plans avec une certaine résignation.
D’abord la région des Hautes-Terres (les Highlands) en Ontario. Le territoire est vaste et plutôt agréable à rouler. Envie de faire de longues distances, facile ! On commence avec les itinéraires suggérés, on combine les routes de 2 journées en une seule, et voilà ! La virée de 10 jours en devient une de 6 jours – au départ de Québec et retour.
Pourquoi ai-je commencé par une virée en Ontario ? Parce qu’à la période où je partais, la Gaspésie, Charlevoix, la Côte-Nord étaient envahis de touristes !
Puis un périple dans Charlevoix/Saguenay/Lac St-Jean en ayant d’abord fait un crochet par la Mauricie. Suivi d’une virée sur la Côte-Nord une fois que les touristes avaient été tous mangés par les mouches à chevreuil, ou qu’ils soient plutôt revenus en ville. Avec un détour par Manic V. Et jusqu’au bout de la route 138 à Kegaska. Pourquoi ? Parce que la route s’arrête là !
Et comme je n’étais pas encore rassasié, une virée sur la Gaspésie. Encore là, un peu comme pour les Hautes-Terres en Ontario, en combinant à chaque journée ce que la plupart des gens font en 2 jours. J’aime rouler, rouler, et rouler encore.
Bien sûr, je visite un peu çà et là, mais bien peu. Je roule et roule encore. À mon goût, les grands espaces du Québec peuvent se comparer aux grands espaces que l’on trouve ailleurs en Amérique du Nord – avec bien sûr des panoramas qui ne sont pas les mêmes. Tant qu’on peut rouler et rouler encore !
À travers ces voyages, j’ai malgré tout rencontré quelques personnes. D’abord notre collègue Marc Paradis et sa conjointe en Gaspésie – fruit du hasard. Puis Laurence Labat et Thierry Muraton, eux aussi aux portes de la Gaspésie. Dans les deux cas, ce sont eux qui m’ont reconnu avant que moi je ne les reconnaisse. Faut croire que je suis visible !!
Par contre, je n'ai pas encore maîtrisé l'art des selfies …
Et il y a eu plein de rencontres non consommées … Comme « Biker sur la route » alors que nous avons souvent été à une journée l’un de l’autre. Et combien d’autres motocyclistes rencontrés au hasard d’un ravitaillement en essence ou une brève pause photo.
Et savez-vous quoi ? La plupart se sont adaptés ! Parfois en maugréant, parfois en souriant, mais finalement on a fini par y prendre plaisir. Un plaisir différent de ce qu’on avait planifié …
Mais un certain plaisir malgré tout.
Bien sûr, pour plusieurs, ce sont des plans élaborés sur plusieurs années qui se sont évanouis. Pour vous donner une idée… je n’ai que rarement vu mon petit frère dans les 40 dernières années. Et nous allions passer presque un mois complet en Europe ensemble, en moto !
« Flushé » …
Et savez-vous quoi ? Nous sommes encore en vie, et heureusement passablement en santé.
On va remettre ça un moment donné !
Bien sûr je ne suis pas seul dans cette situation – loin de là. Et mes petits malheurs ne pèsent pas bien lourd dans la balance des vrais problèmes que vivent certains. Tout comme la plupart des problèmes d’ailleurs.
On se fait bien des récriminations avec au fond pas grand raison de se plaindre.
D’une certaine façon, c’est ça la vie !
Un quoi ?
Un podcast, une balado !
Tiens, un autre impact c’est ce que nous produisons habituellement en saison hivernale et que vous suivez peut-être sur Youtube. Notre « MagazineMoto dans le studio » qui est déjà très variable d’une saison à l’autre sera encore différent cette année. En fait, ce ne sera pas comme les autres années. Pour tenir compte des contraintes de distanciation et tout ce qui vient avec, nous nous tournerons vers une production audio sous forme de balado (ou podcast). Vous pouvez écouter la première bande annonce et la deuxième …
Quelques épisodes sont dans un format disons régulier avec nos collaborateurs et quelques épisodes sous forme de rencontres passionnées – de longues entrevues sans contrainte de temps. Et ces rencontres vous seront présentées versions en intégrales. Les enregistrements sont déjà réalisés et chaque épisode durera entre 30 et 45 minutes ! Des passionné(e)s qui s’impliquent et ça donne des rencontres très agréables – je suis certain que vous prendrez plaisir à les rencontrer vous aussi.
Nous y apprendrons à connaître un peu mieux chacune et chacun de ces passionné(e)s que je reçois comme s’ils étaient en studio avec moi. En marge d’une version principale en audio seulement (sur Anchor), nous mettrons aussi en ligne une version vidéo avec des images fixes sur notre chaîne Youtube (Playlist Podcast saison 1) – vous aurez le choix d’écouter la balado sur la plate-forme de votre choix.
Les premières annonces sont ici :
En audio : Podcast MagazineMoto.com
En vidéo (images fixes) : Playlist Podcast Saison 1 MagazineMoto.com
La mise en ondes des épisodes débutera le 7 janvier, et par la suite nous publierons un nouvel épisode à chaque semaine.
Et ensuite, on fait quoi ?
On fait des plans pour 2021, en espérant que la situation revienne assez à une certaine « normale ». Probablement que rien ne sera plus comme avant, en tout cas pour un certain temps. Mais on s’adapte – n’est-ce pas d’ailleurs une des caractéristiques de l’humain et de l’intelligence qu’on lui prête … cette capacité à s’adapter.
Passez de bons moments et faisons des plans, tout en étant prêts à tout changer.
Alain Labadie,
Éditeur en chef, MagazineMoto.com