Récit moto Italie (16 au 23 avril 2019)
Début mars sur un coup de tête nous décidons moi et ma conjointe Sylvie d’aller visiter sa cousine qui habite Florence en Italie. Pour moi, qui dit Toscane dit belles routes pour la moto. Je débute donc la recherche afin de louer une moto pour une semaine.
Une Ducati dans le Chianti
Le choix de locateurs n’est pas très grand mais suite à des recherches sur différents sites je choisis Central Italy Motorcycle Tour (CIMT) et j’entre en contact avec Francesco par courriel. Après de multiples échanges nous louons finalement une Ducati Multistrada 950 2018 pour huit jours du 16 au 24 avril.
Jours 1 et 2 – de Florence aux Cinque Terre et retour
Après une première semaine à visiter Florence et ses environs, ce que je vous recommande fortement, voici enfin arrivé le moment d’aller récupérer la monture. Il faut savoir qu’à Florence se retrouver n’est pas facile et que la circulation y est importante. Nous arrivons donc vers 10hre dans un stationnement où 3 préposés nous attendent. Je comprends bien vite qu’ils ne sont pas de la compagnie de location car ils n’arrivent pas à trouver les bonnes clefs. Ils ont cependant le contrat que je signe. Donc voici la moto et bonne chance, on repassera pour les explications sur le fonctionnement des différents modes de conduite de la Ducati.
Notre pied à terre à Florence
Nous retournons à notre camp de base de l’autre côté de la ville pour prendre nos bagages et partir vers les Cinque Terre. Les Cinque Terre sont cinq villages pluri centenaires situés sur le bord de la mer en Ligurie. C’est un site désigné patrimoine mondial de l’Unesco et les paysages (et la route) sont à couper le souffle. Notre itinéraire de la journée nous amènera à Fornacchi en passant par Lucques pour voir cette ville historique entourée de remparts. Il s’agit d’une journée d’environ 185 km ce qui sera parfait comme première journée pour s’acclimater à la Ducati et à la conduite des italiens.
Autovelox (radar) Route inspirante
Premièrement la moto. Je craignais que Sylvie ait mal au postérieur mais finalement ce sera moi. La position de conduite est très bonne mais j’aurais aimé un peu plus de rembourrage. Le comportement routier est excellent mais que dire du moteur. Quand on tourne la poignée il est comme un baryton content de chanter sa partie. Ça tire, ça tire et ça tire encore. J’ose à peine imaginer la puissance de la Multistrada 1260. Les italiens maintenant. Nous roulons une bonne partie sur l’autoroute A11 dont la vitesse est 110 km/h. En roulant à 120 on dirait que tu es arrêté tant ça passe vite à côté de nous et à 130 tu te fais dépasser comme à 110 au Québec. Nous effectuons de bonnes portions à 140 et 150 pour voir le comportement de la moto…
Montagnes de marbre blanc – Carrare
Après un arrêt dans la magnifique ville de Lucques nous reprenons la A11 qui deviendra la E80. Sur notre droite nous apercevons les magnifiques montagnes de marbre blanc alors que sur la gauche c’est la mer. Un bouchon nous oblige à ralentir et c’est à ce moment qu’on commence vraiment à apprécier rouler à moto en Italie. En effet le ‘’lane splitting’’ ou circulation interfile est permise en Italie. On roule sur la ligne médiane et rapidement nous sortons du bouchon. Nous quittons la Toscane et arrivons à la Spezia qui est en Ligurie. Nous traversons cette charmante ville portuaire et prenons la route SP370 (qui deviendra la SP51) et c’est à ce moment que le véritable plaisir débute. Les courbes s’enchainent et le panorama des Cinque Terre est époustouflant. La mer sur votre gauche et les terrasses en palier pour la culture de la vigne sur la droite. On ne peut qu’être ébahi par la somme de travail colossale que cela a dû prendre pour construire tous ces murets qui forme les terrasses. Nous arrivons à notre hébergement de Fornacchi d’où nous avons une superbe vue sur la mer et la ville côtière de Corniglia.
Vignes cultivées en étages (terrasses)
Le lendemain matin nous nous dirigeons vers Vernazza pour une randonnée pédestre au sur le sentier des Cinque Terre jusqu’à Monterosso al Mare. Après y avoir passé un peu de temps nous prenons un train qui nous ramène à Corniglia d’où nous reprendrons la Ducati pour le retour à Florence. Pour faire différent nous empruntons la route SS62/SS1 à partir de la Spezia pour voir de plus près les carrières de marbre. La route n’est pas très excitante et nous reprenons l’autoroute AA1 pour rejoindre Florence.
Vernazza (Cinque Terres)
Jours 3 et 4 – Florence à l’Île d’Elbe et retour
Le lendemain matin nous levons tôt pour nous diriger vers l’Île d’Elbe via la magnifique région du Chianti. Nous prenons la SP3/SR22 en direction de Greve in Chianti. La route est magnifique aves ses courbes au milieu des vignobles et la Multistrada brille de tous ses feux. Elle passe d’une courbe à l’autre avec agilité et le bicylindre ronronne comme un gros chat heureux d’être content. Après un arrêt pour prendre un espresso bien tassé et un panini avec les locaux de la place nous reprenons la route vers Radda in Chianti. La route est toujours aussi belle et je ne peux m’empêcher de crier de joie dans mon casque. Défilerons ensuite Castellina in Chianti, la Strolla et Colle di Val d’Elsa avant d’arriver à la magnifique ville médiévale de San Gimignano.
(Photo : L'Île d'Elbe, sur la SP25)
Après un court arrêt nous reprenons la route SR68 pour nous rendre à Cecina d’où nous prendrons la route E80 jusqu’à Piombino. Nous visitons la ville et prenons ensuite le traversier pour Rio Marina. Une fois débarqués nous roulons environ 15 minutes pour nous rendre à la ville de Cavo qui sera notre escale pour la nuit. Déjà le petit bout de route nous annonce que le lendemain sera spectaculaire. Notre appartement donne directement sur le port avec sa rue principale et ses restaurants. Après un excellent repas de fruits de mer nous allons nous coucher non sans avoir terminé la soirée avec un verre de Limoncello.
Cinque Terres (vue sur la SP51)
Après un bon espresso et un croissant à la crème c’est le départ pour une journée qui promet. Nous ferons le tour de l’Île dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre histoire d’avoir la vue du bon côté. Ça monte, ça descend, les virages se suivent dont certains en aiguille nous découvrant à chaque fois des paysages dont nous allons nous souvenir longtemps. Je suis plus que content du choix de notre monture qui est parfaitement adaptée à ce circuit. Et le son de l’échappement qui me remplit de joie lorsque je tourne la poignée. Nous stoppons à Portoferraio pour visiter cette belle ville et acheter quelques souvenirs. Nous reprenons la SP25 en direction de la pointe ouest de l’île. S’en suivront les villages de Procchio, Marciana et Marina et Marciana. La route était déjà superbe mais là on est au nirvana du motocycliste. J’ai le sourire tellement grand que je crois que je vais m’avaler les oreilles. La route surplombe des crans de roches qui se jettent dans la mer couleur azur avec au loin la vue de la Corse. Arrêt à Porto Azzuro pour pizza, pasta et vino et on repart prendre le traversier à Rio Marina. Rendu de l’autre côté à Piombino nous allons rejoindre la route SP441 et ensuite la SP 541 pour nous rendre rapidement (et en Italie rapidement c’est rapidement) à San Gimignano dont nous avions regretté de ne pas visiter plus longtemps à l’aller. C’est une ville fantastique que vous devez absolument visiter si vous allez en Toscane. Nous terminons notre retour à Florence par l’autoroute SP1. Il est tard et nous sommes fatigués.
Jours 5-6 et 7 – Venise et retour par les Apennins
Rien de bien excitant dans cette journée qui consiste à se rendre à Venise le plus rapidement possible. Nous n’avions pas pensé que nous tomberions sur le weekend de Pâques et la route est un stationnement roulant. Encore une fois nous apprécions le ‘’lane splitting’ qui nous permet de circuler entre les voitures. Les autoroutes E35 et A13 nous offrent quand même de beaux paysages que nous contemplons à 130 km/h. Vous ai-je dit que j’adore conduire en Italie ? Cette route est aussi incroyable pour la longueur des tunnels qui s’y retrouvent. Il y a en a un entre autres qui mesure au moins 10 km. Un 260 km roulé rapidement qui nous donne du temps pour visiter Venise. Nous stationnons la Ducati à l’hôtel et nous ne la reprendrons que le surlendemain pour le retour après avoir visiter Venise et les Îles de Murano et Burano et Mazzorbo. Si comme nous vous n’aimez pas les foules je vous recommande fortement de visiter ces Îles.
Cinque Terres (vue sur la SP370)
Après deux nuits à Venise nous quittons notre hôtel pour joindre la SS309. Nous la suivons sur environ 220 km jusqu’à Ravenne et ensuite bifurquons rejoindre la SS67 à Forli. À noter qu’il s’agit de notre première journée sans soleil. Jusqu’à maintenant il a toujours fait aux environ de 20 degrés Celsius alors qu’en cette journée le mercure est autour de 15 degrés et qu`on aperçoit des nuages orageux au loin. Nous serons chanceux et n’attraperont que quelques gouttes ici et là.
Parc Casentini
Après un arrêt pasta, vino et espresso à Terra del Sole nous reprenons la SS67 direction Florence. Encore une fois une route fantastique et nous rencontrons beaucoup de motocyclistes. Encore une fois des montées, des descentes, des virages en épingle et des panoramas d’une beauté incroyable. Nous longeons et traversons une partie du parc National des forêts Casentini situé dans la chaine de montagnes des Appennins. On comprend les italiens d’avoir créé ce parc en 1993 car c’est de toute beauté. La limite ouest du parc est la frontière entre l'Émilie-Romagne et la Toscane. Une fois rendu en Toscane les courbes sont encore plus prononcées et je m’en donne à cœur joie. Passé San Godenzo les courbes deviennent plus longues et on passe du paysage montagnard à celui des collines ondulées et remplies de vignes. Des noms connus de producteurs de vin défilent sur les pancartes, Scopeti, Rufina, Selvapiana et Nippozano entre autres, et je suis aux anges. Une heure de route plus tard nous sommes à la maison.
Jour 8 – Balade dans les vignobles
C’est notre dernière journée avec la Multistrada que nous devons rendre en fin de journée. Maman est-ce que je peux la garder ? Il tombe un crachin à notre réveil et le ciel est orageux. Après consultation de sites météorologiques nous décidons de nous rendre rapidement par l’autoroute SR2 dans la région de Montalcino. Nous y visiterons un producteur de Brunello di Montalcino, vin phare de la région, et visiter Sienne sur le retour. Nous quittons Florence sous la pluie mais nous sommes bien habillés. Après dégustation et achat d’une bouteille de Brunello nous reprenons la route direction Sienne. Comme il pleut toujours nous reprenons la SR2 pour se rejoindre Sienne. Après la visite il ne pleut plus donc nous prenons (enfin) les routes secondaires. Nous rejoignons la SR222 et je me gâte pour une dernière fois. La Ducati est vraiment parfaite sur ces routes, agile, puissante et encore une fois ce son qui réjouit lorsque qu’on la sollicite. Ça va être étrange de retourner sur ma Yamaha FJR 1300. Nous ramenons la moto au même endroit où nous l’avions prise. Personne pour la réceptionner sauf les trois mêmes gars en charge du stationnement. Je prends des photos de la Ducati et de l’odomètre et j’envoie le tout à Francesco via WhatsApp.
Vue sur Vernazza – Cinque Terres
Quelques conseils si vous allez rouler en Italie | |
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Radda en Chianti
En conclusion une magnifique semaine. Nous avons roulé en Toscane, Ligure, Émilie-Romagne et Vénétie sur des routes époustouflantes. De la bonne bouffe, du bon vin, température agréable et une moto parfaite que demander de plus. Un voyage que nous allons nous remémorer avec un grand plaisir.
Par : Guy Laroche (ami de MagazineMoto.com)
MagazineMoto remercie Guy d'avoir partagé cette aventure avec nous.