Essai : Kawasaki Ninja 400 2018
À première vue, ce qui nous frappe avec la Kawasaki Ninja 400 2018 c’est son apparence agressive et dérivée de sa grande sœur, la spectaculaire H2. Malgré que l’on ne possède pas toute la cavalerie de sa ‘’frangine’’, la Ninja 400 nous réserve de très bonnes surprises… Ainsi, dès les premiers kilomètres, je me suis retrouvé au guidon d’une moto compétente et résolument très agréable à piloter.
Je comprends maintenant mieux pourquoi il y a un tel engouement effréné pour les motos à cylindrée ‘’réduite’’. Bien que notre cerveau cherche toujours plus de centimètres cube sur un véhicule à moteur, il faut parfois revenir au point initial et se dire que l’important c’est d’avoir du ‘’fun’’… Voilà ce que la Kawasaki Ninja 400 2018 nous offre.
Le moteur est adapté et toutes les composantes utilisées s’harmonisent pour créer une monture attirante et à considérer que vous soyez; débutants, intermédiaires et même très expérimentés.
Assez de ‘’bla bla’’ et passons aux choses sérieuses…
Découvrez la Kawasaki Ninja 400 2018 avec moi.
Moteur
Pour commencer, nous examinerons le ‘’cœur’’ de cette moto : un bicylindre en ligne de 399cm3 qui délivre des performances très intéressantes. Le constructeur mentionne une puissance de 49 chevaux et un couple de 28lb*pi. Bien que ces chiffres ne fassent pas le poids par rapport aux grosses cylindrées, il faut se rappeler que son poids de seulement 164kg lui profère l’avantage d’un ratio puissance/poids très acceptable. Ainsi, on se retrouve avec tout le nécessaire pour déplacer cette moto avec une vigueur et une cadence plus que convenable.
Avec une sonorité assez discrète à bas régime, on peut l’entendre se réveiller à mi-régime jusqu’à sa limite. La plage de puissance est efficace bien que l’on aimerait un peu plus de couple dans les bas régimes afin de limiter les changements de rapport plus fréquents. Pour ma part, je n’y vois pas un gros désavantage puisque l’embrayage est d’une douceur remarquable et j’adore exploiter le plein potentiel d’une mécanique en jouant au travers les rapports… Le moteur de la Kawasaki Ninja 400 est amplement suffisant pour faire vivre de beaux moments et des accélérations franches tout comme des reprises soutenues en sortie de virage. En exploitant la poignée des gaz, on oublie rapidement sa cylindrée ‘’restreinte’’ et on se surprend à s’accrocher un immense sourire au visage.
Suspensions
Que serait une moto sans une suspension adéquate ? Le constructeur a visé juste avec la Kawasaki Ninja 400 puisque la suspension avant, tout autant que celle arrière, sont parfaitement adaptées aux prétentions de cette monture. On obtient ainsi une suspension ferme qui réagit très bien dans les virages plus serrés et qui offre une réponse prévisible à tout instant. Donc, le sentiment de confiance s’installe rapidement à son bord.
Seul bémol pour la suspension, elle n’est pas une merveille sur des routes très dégradées… Qu’il nous arrive parfois de rencontrer au Québec ! Avec les réglages d’origine assez rigides, il ne faut pas demander à la Ninja 400 d’être adaptée à toutes les situations. Malgré tout, un ajustement à l’arrière en précontrainte est possible. Cela nous offre la possibilité d’adapter la moto pour un ou 2 passagers.
Bien que la suspension ne soit pas parfaite sur les ‘’routes de campagne’’, est-ce vraiment un blâme puisque ce qu’elle offre est exactement ce pour quoi elle a été conçue. Soit une conduite assez agressive s’approchant davantage vers un style sportif plutôt que ‘’touring’’.
Autres caractéristiques mécaniques
Du côté des freins, on peut compter sur un disque avant d’un diamètre de 310mm et d’un arrière à 220mm tous les deux jumelés avec l’ABS. Cet ensemble fournit des performances dignes de mention puisqu’on se sent en sécurité à tout moment et si l’on appuie au maximum de notre force, le système ABS permet de doser parfaitement la pression pour vous offrir tout le mordant des pneus sans vous soucier de bloquer les roues. Chapeau à Kawasaki qui offre un système ABS transparent et qui n’est pas trop intrusif.
Les pneus d’origine fournissent une adhérence adaptée aux autres éléments mécaniques de la Kawasaki Ninja 400 sans être des pneus haute performance. Malgré tout, vous aurez toujours l’assurance d’être en contrôle.
La transmission 6 vitesses s’enclenche avec une aisance et une douceur déconcertante. Les rapports se succèdent aisément avec le levier d’embrayage parfaitement dosé et par le sélecteur de vitesse précis. C’est un charme d’opérer la transmission sur cette machine. Et en prime, vous avez l’indicateur de rapport engagé sur le tableau de bord.
Ergonomie
Assez parlé des aspects mécaniques et des caractéristiques de la Kawasaki Ninja 400 2018, maintenant c’est l’heure de l’enfourcher et surtout, de vous donner mes impressions. Avant même de tourner la clé, ce que l’on remarque c’est sa position de conduite racée, mais tout de même confortable. Un compromis très intéressant qui est rarement donné de rencontrer. Le fabricant a trouvé un juste milieu. Le guidon se prend bien en main et les contrôles sont faciles à repérer pour être utilisés. Pas de ‘’fla fla’’ et simplement l’essentiel est au menu tout en offrant une ergonomie des contrôles bien étudiée.
Le compteur de vitesse affiche toutes les informations nécessaires et il est facile d’utilisation avec ces boutons sélecteurs. Les couleurs sont agréables à l’œil, mais il se fait parfois dur de lecture lorsque l’intensité lumineuse est à son maximum et directement orienté dessus. Cette situation observée quelques fois en pleine journée a pour effet de créer un reflet ‘’dévastateur’’ pour les informations en blanc sur fond noir. Il nous faut donc utiliser la main pour créer une ombre afin de consulter les informations au compteur. En revanche, durant une journée plus assombrie ou le soir, la lecture rapide y est une des meilleures que j’ai eu la chance d’avoir avec le contraste du blanc sur fond noir.
Feeling de conduite / contextes de randonnées
C’est maintenant l’heure de réveiller la bête en tournant la clé et de s’évader à son bord… Enfin ! La première chose qui m’a interpellé avec seulement quelques secondes à la rouler, c’est la facilité de se sentir en confiance sur la Kawasaki Ninja 400 2018. La prise en main est aisée, les sensations renvoyées au pilote sont intuitives pour permettre de se sentir tout de suite comme sur une moto que l’on conduit depuis des mois, voire des années. C’est réellement une moto que tous types de pilotes, expérimentés ou novices, va aimer dès les premiers kilomètres à son bord.
L’accélération est franche, les reprises sont musclées lors de la sortie de virage. Le freinage est puissant et toujours bien dosé grâce à l’ABS. Je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner avec ce genre de moto en conduite normale.
Pour l’essai, j’ai effectué de nombreuses sorties durant la journée, le soir, sous la pluie, seul, à deux, etc. Elle m’a toujours paru prête à toute éventualité…
Seul à son bord, on prend rapidement son aise et la conduite se fait tout en douceur. Les changements de rapports sont tellement agréables à faire avec une transmission qui change de vitesse de façon presque furtive et que dire de l’embrayage !
C’est un plaisir de la piloter pour toute occasion.
De plus, j’ai également essayé la Kawasaki Ninja 400 avec une passagère. Le premier constat, c’est que l’espace prévu pour 2 occupants est suffisant et la position des 2 personnes est bien définie. Le confort est relativement le même que seul si on prend le temps de réajuster la suspension arrière. Du côté de la puissance, il n’y a pas de problème à déplacer la moto avec le moteur et les accélérations ne sont pas trop affectées par le poids augmenté. Donc, que vous soyez seul ou à 2, la Ninja 400 offre de bonnes performances.
Dans des situations plus intenses avec de nombreux enchainements de virages, la Kawasaki Ninja 400 se démontre très tenace et propose des performances réellement dignes de mention : Je me suis surpris à faire certaines sections de route à vitesse équivalente à celle que je réalise avec ma moto de plus forte cylindrée et surtout avec laquelle je suis très habitué. Wow !
Cette dernière photo témoigne du plaisir que j’ai eu à piloter la Kawasaki Ninja 400 2018.
Conclusion
Après plus de 1000 kilomètres, je regrette déjà de devoir me départir de la Kawasaki Ninja 400 ABS 2018, mais comme le dicton le dit : ‘’ Toute bonne chose à une fin’’. Avec une mécanique adaptée et loin d’être prétentieuse, cette moto de cylindrée retenue et avec un poids plume fournit des sensations agréables avec un prix de détail très concurrentiel.
La Kawasaki Ninja 400 2018 est la monture parfaite pour les débutants… et elle saura également plaire aux motocyclistes expérimentés.
Qu’attendez-vous pour en faire l’essai ?
La fiche de la Ninja 400 ABS 2018 est ici sur le site du manufacturier :
https://www.kawasaki.ca/fr/product/ninja-400-abs
MagazineMoto.com remercie Kawasaki Motors Canada pour l’opportunité de piloter la Ninja 400 2018.
Vincent Bourque-Veilleux, Chroniqueur et Pilote d'essai
MagazineMoto.com
