Quelques chiffres navrants (50%, 25% et 35%)
Question d'alimenter les discussions aux Salons de la Moto de Québec et de Montréal, nous présentons ici quelques données sur les accidents mortels en moto et le partage des responsabilités.
Ces données sont tirées d'un rapport de la SAAQ – la source est indiquée au bas de l'article.
Les données présentées ci-bas ne portent que sur les accidents moto où un décès est survenu entre 2013 et 2016 au Québec. On dénombre 189 pilotes et passagers décédés dans 169 incidents/accidents. Il y a une multitude de données intéressantes et navrantes dans ce rapport, mais pour les fins d'alimenter la discussion, nous ne retiendrons ici que 3 chiffres – ils sont détaillés plus loin dans l'article avec présentation des données extraites du rapport de la SAAQ.
Note : nous traitons ici des accidents mortels seulement. Il y a entre 1700 et 2000 personnes blessées ou tuées en moto à chaque année (voir tableau plus bas). Pour la période de 2013 à 2016, ce sont 169 pilotes et 20 passagers qui sont décédés.
Dans 50% des cas, la moto est le seul véhicule impliqué.
Et le pilote est responsable dans 88% des cas.
Oui, il reste 12% qui est attribué à d'autres facteurs, mais on peut sûrement faire mieux !
Les motos dites "à risques" sont surreprésentées (25,3% des accidents mortels alors qu'elles ne comptent que pour 3,4% des motos immatriculées).
Je sais, moi aussi je suis contre la discrimination.
Ce n'est pas la moto qui est responsable parce que c'est dans le casque que ça se passe …
mais il va falloir parler sérieusement à certains casques !
Sur 169 pilotes décédés, 59 (35%) montraient des signes d'intoxication.
Encore aujourd'hui, même si les données portent sur la période 2013 à 2016, donc avant la légalisation du cannabis, il y a des motocyclistes qui font le choix de rouler tout en étant intoxiqués !
Allons maintenant voir dans les détails …
Premier constat, dans près de 50% des accidents, la moto est le seul véhicule impliqué.
Quand un seul véhicule est impliqué, le pilote de la moto est responsable dans 88,88 % des cas.
Quand la moto est un seul autre véhicules sont impliqués, le conducteur de l'autre véhicule est responsable dans 52,7 % des cas.
Quand la moto et au moins deux (2) autres véhicules sont impliquées, la responsabilité revient aussi souvent au motocycliste (42,1 %) et qu'au conducteur d'un des autres véhicules (42,1 %).
Second constat, les motos dites "à risque" sont surreprésentées dans les accidents mortels – elles sont impliquées dans 25,3 % des accidents mortels alors qu'elles ne représentent que 3,4% du parc des motos enregistrées au Québec
(7,000 motos "à risque" sur les 202,000 motos immatriculées)
Qui plus est, elles sont d'autant plus surreprésentées en terme de responsabilités dans les accidents impliquant 2 véhicules ou plus (52,2%) par rapport aux motos dites régulières (23,9%).
Troisième constat, parmi les 169 pilotes impliqués dans des accidents mortels en moto, dans cerains cas, une analyse toxicologique a été demandée.
59 ont testé positif (drogue, alcool, médicaments, autres substances).
Ces données sont tirées du :
Rapport du Comité d'analyse des accidents mortels impliquant des motocyclistes 2013 à 2016.
Ce rapport a été préparé par la SAAQ, en date du 17 juin 2019 par Direction de la recherche et du développement en sécurité routière.
" Ce comité avait le mandat de mieux comprendre les causes des accidents mortels impliquant des motocyclistes et de décrire les phénomènes en jeu. Les constats dégagés de cette analyse permettront au comité d’experts sur la sécurité des motocyclistes de formuler des pistes de solution qui permettront d’adapter les interventions de la Société et de ses partenaires dans le but d’améliorer le bilan routier. "
Les données présentées plus haut ne portent que sur les accidents avec décès. Mais on trouve aussi dans le rapport le tableau plus global qui présente le nombre de motocyclistes blessés ou décédés entre 2013 et 2018.
Bien sûr, il y a quelques variations d'une année à l'autre, mais globalement, le portrait est hélas assez stable d'une année à l'autre.
Il y a une multitude d'autres données dans ce rapport, nous y reviendrons plus tard.
Entre temps, nous vous souhaitons de bonnes discussions aux Salons !
50, 25 et 35 – parlons-en !
Alain Labadie, Éditeur en chef
MagazineMoto.com