Prise en mains
C’est par un après-midi pluvieux et froid que nous avons pu mettre la main sur la Victory Cross Country Tour. Nous avons rapidement pu apprécier la protection offerte par le carénage. Mais nous avons aussi pu noter que dans sa version standard, le pare-brise ne permet pas facilement de regarder par-dessus et la vision vers l’avant est donc un peu problématique sous la pluie.
Ces conditions nous ont aussi permet d’apprécier les feux arrières au DEL qui sont très visibles dans toutes les situations.
J’étais un peu sceptique au départ …
Une « cruiser » bicylindre aux prétentions de « touring » ça me semblait une proposition un peu limite. Comme c’est souvent le cas dans la vie, l’essai m’a forcé à revoir mes préjugés. La proposition est tout à fait convenable, je dirais même étonnamment satisfaisante.
Nous avons pu rouler à peu près 600 kilomètres en deux jours et demi – et chacun des trois pilotes a été ravi ! Le gros bicylindre en V de 1737 cc (ou 106 pouces cubes) est fort en couple mais aussi très à l’aise à régimes plus élevés. L’injection est parfaitement au point et l’entraînement final par courroie vient compléter un rouage moteur tout en souplesse.
Position de conduite et contrôles
La position de conduite est caractérisée par un guidon large, une selle accueillante dotée d’un dosseret intégré et des repose-pied aux dimensions impressionnantes. Les commandes du frein arrière et le sélecteur de vitesses sont un peu loin – trop au goût de certains des pilotes qui en ont fait l’essai. Je suis de ceux-là… même après deux jours je n’avais pas tout à fait réussi à m’ajuster à la pédale du frein arrière. Mais je comprends aussi qu’il s’agit d’une question d’habitude.
Rangements
Les valises latérales et le coffre arrière offrent un volume impressionnant. Ne vous laissez pas impressionner négativement par la forme des valises latérales – elles sont beaucoup plus rectangulaires qu’il n’y semble et beaucoup plus pratique qu’on pourrait le croire au premier regard. La quincaillerie du coffre fait un peu agricole, mais c’est dans l’esprit des modèles de cette catégorie et le tout fonctionne aussi simplement qu’efficacement. Les valises et le coffre peuvent être enlevés et reposés aisément si le cœur vous en dit – que ce soit pour le nettoyage ou pour rouler plus léger.
Tableau de bord et audio
Comme pour le modèle Cross Country 8-Ball dont nous avons fait l’essai, le son de l’échappement est agréable quoiqu’un peu étouffé (ou discret selon certains). Le tableau de bord est très complet et bien présenté. Il est par contre difficile à lire sous la pluie lorsque les gouttelettes s’y accumulent et les commandes connexes (audio, régulateur de vitesse etc) ont un peu l’air d’avoir été rajoutées après la conception, mais le tout fonctionne facilement et efficacement.
La chaîne audio fonctionne bien malgré que certaines commandes ne soient pas intuitives. Ici, la consultation du manuel permet d’éviter certaines frustrations. La connexion Ipod est offerte dans un des rangements du bas de carénage. Le manufacturier offre une foule d’accessoires audio dont des haut-parleurs qui logent dans les couvercles des valises latérales.
Freinage et maniabilité
Une critique s’impose. La moto est dotée d’un système ABS. Il fonctionne. Mais si on le compare à des machines 
européennes ou japonaises, on constate qu’il fait un peu « première génération ». Quand l’ABS entre en jeu, ce n’est ni subtil ni en souplesse. Ce qui pourrait avoir l’effet indésirable de voir certains pilotes relâcher l’application du frein plutôt que d’en continuer l’application. Mais le système fait très bien son travail quand il est sollicité correctement.
Le guidon est très large et lors de certaines manœuvres à basse vitesse il faut avoir les bras plutôt longs.
Conclusion
Une fois qu’on a accepté les particularités de la machine, elle s’avère une moto fort agréable et tout à fait capable de parcourir de longues distances avec un niveau de confort élevé. Un des commentaires partagé par les trois pilotes, c’est l’étonnement devant l’absence de sons, de vibrations et de bruits. Pas de craquement, pas de clochettes, pas de cognement. Rien d’autre que les sons de la route et le ronron du bicylindre. Avec une position de conduite relaxe et confortable.
Cet essai a été rendu possible avec la collaboration de Victory Canada (www.victorymotorcycles.com) ainsi que :
Passion Sport de Louiseville (http://www.polarislouiseville.ca) et
Sport 100 limites de Drummondville (http://www.sport100limites.com)
Texte et photos :
Martin Dupuis / Alain Labadie / Jacques Turgeon
Avec la collaboration spéciale de M. Kenneth Godin
