Pratico-pRaTique et motoRisaTion
Pour une troisième année consécutive, BMW Motorrad Canada confie une moto en essai long terme à MagazineMoto.com.
Cette année, c'est une R1200RT 2017 que nous mettrons à l'essai tout au long de la saison. Et encore une fois, c'est avec la complicité de Moto Vanier de Québec que nous pourrons vous faire vivre une saison complète au guidon de la moto.
Les essais se poursuivent.
Nous avons déjà parcouru 1825 km au guidon de gReTel. Tel que mentionné dans mon article précédent, la première mise au point a été effectuée vers 1450 km par les bons soins de Moto Vanier de Québec . Le service y est vraiment hors pair.
Vous allez me dire: ’Bien sur Martin, c’est un des commanditaires de cet essai alors tu le ‘plug’’. Je fais de la moto depuis plus de 30 ans, et ce dans différentes régions du Québec. Des concessionnaires de motos, j’en ai vu plusieurs. Il y a qui se distinguent et Vanier Moto est de ce groupe sélect. Mon rendez-vous de 16:30 a commencé à 16:30 pile. On m’avait dit que ça prendrait entre 60 et 90 minutes. Cela a pris 70 minutes. Le service est courtois. Il y a des petits casiers avec cadenas, pour mettre son manteau, son casque et ses effets personnels durant la période d’attente. Vous pouvez donc visiter la salle d’exposition et la boutique de vêtement en toute convenance. Allez explorer le département des motos d’occasion: une 2e moto style double usage, motocross ou vintage. Intéressant non? Il y a un coin café avec journaux et télévision. On peut même jaser avec les proprios qui sont toujours accueillants. Donc, j’ai apprécié l’expérience et cela mérite d’être dit. La mise au point est faite (celle de la moto, bien sûr).
Dans le but de rehausser le confort et l’agrément de conduite, il y a quelques ajustements qui peuvent être effectués lorsque l’on prend possession d’une nouvelle moto. Même s’ils paraissent éloignés, les miroirs peuvent s’ajuster en conduisant. La selle du pilote est ajustable en 2 positions (haute et basse). Il suffit de la retirer et d’installer la plaque de montage (L pour Low, H pour High) selon le choix voulu. Cela s’effectue en 2 minutes. Le guide du propriétaire en français est bien détaillé à cet effet. L’assise du pilote est minimaliste en termes de design : pas trop ajustée aux contours du gable fessier. Cependant, la densité de la mousse permet de longues randonnées sans point de pression majeur. Juste ce qu’il faut. La selle est mince à l’arcade d’entrejambe. Il est facile de bien faire corps avec la moto. Le siège arrière n’est pas affublé d’ajustement en hauteur.
Avant de partir, vous pouvez sélectionner la précontrainte de charge du ressort à réglage hydraulique en continu avec le bouton ‘Menu’ sur le guidon et utiliser la molette pour la sélection. J’adore cette molette multifonction. Une fois que la moto est en route, on ne peut plus changer cette option. Et c’est logique. La précontrainte ne change pas en cours de route.
Vous avez le choix des options suivantes:
- Solo
- Solo avec bagage
- Duo
Quelle facilité!
Pratico-pRaTique
L’espace de rangement est généreux avec les 2 valises latérales et le ‘top case’.
Ce grand compartiment peut recevoir deux casques. Il est muni d’un dosseret assurant avantageusement le confort au passager. Les valises latérales sont volumineuses… Leur forme bombée permet beaucoup d’espace de rangement. Elles peuvent également recevoir un casque ou tout autre équipement comme l’habit de pluie. Très tendance cette année!
Les 3 valises sont très sécuritaires. Elles sont munies d’un système de barrure contrôlé par la télécommande. Elles sont également faciles à enlever pour entrer ses barrages à l’hôtel. À noter que sans ses valises latérales, la moto est toujours belle. Ce qui n’est pas l’apanage de toutes les motos lorsqu’on leur retire leurs valises. Beau design germanique.
La couleur de la peinture est bronze platine métallisé et de haute qualité. C’est un ton qui n’est pas salissant. J’aime bien, car je préfère rouler que frotter. Chacun ses goûts. La qualité se ressent partout sur cette machine : la finition, le choix des matériaux, le caoutchouc des poignées, le tissu de la selle, les ajustements. Tout ferme bien et étanche. La bonne ingénierie inspire la robustesse et la confiance. Même dans les plus petits détails, cette moto hérite du souci du détail reconnu de la marque. Par exemple, la moto est facile à mettre sur sa béquille centrale. Pas besoin de manœuvre périlleuse pour y arriver, ni de s’arracher le cœur. Elle contient également 2 vides poches verrouillables à l’avant dont 1 avec port USB et connexion entrante (input) pour le système de sonorisation. Et une prise 12 volts aussi. L’ensemble est bien pensé et pratique.
Côté cycle, on parle d’un véhicule de 274 kg. Ce n’est pas un poids plume, mais cela ne se ressent pas. Elle est bien équilibrée. Et son agilité fait oublier cet aspect rapidement. Le cadre est fabriqué en deux sections soit avant et arrière. La boîte de vitesses avec moteur est à fonction porteuse.
motoRisaTion
La configuration du moteur est de type deux-cylindres à plat à quatre temps refroidis par liquide, double arbre à cames en tête et un volant d'équilibrage du vilebrequin. La cylindrée est de 1170 cm développant 125 chevaux-vapeur à 7 750 rpm. La zone rouge arrive à 9000 rpm. Le fabricant bavarois partage ce moulin avec plusieurs autres modèles: R1200GS, R1200GS Adventure, la R1200R et la R1200RS. C’est donc un moteur phare éprouvé. Il vibre à basse révolution (en dessous de 2500 rpm) ce qui est normal pour un moteur bicylindre, peu importe la configuration, d’autant plus que chaque cylindre fait 585 cc. Le pot d’échappement 2 en 1 émane une sonorité assez ronde et un peu étouffée. C'est silencieux quoi! On dirait un moteur diesel sans les claquements. Il ronronne tout en douceur.
‘Pas déjà le crépuscule’, me dit-elle, clin d’œil en coin!
accéléRaTion
Venons-en au fait. J’avais essayé une RT il y a plusieurs années, avec une motorisation antérieure à celle que j’essaie présentement. Outre le fait que je la trouvais haute sur roue, l’irritant majeur pour moi était cette lacune de punch en accélération. Après tout c’est une moto de catégorie sport tourisme. Et qui dit sport dit performance. Avec la nouvelle cuvée de motorisation possédant 125 HP, cela me réconcilie avec le modèle. On voudrait toujours plus de puissance. Cette nouvelle mouture est très satisfaisante. L’irritant n’est plus. Il faut garder en tête que la quintessence de cette moto est le tourisme, dans une position sportive. La livrée de puissance n’est pas aussi linéaire qu’un moteur 3 cylindre, mais quand même linéaire. Morale de cette histoire, ce moulin doit être sollicité à plus hauts régimes pour l’apprécier à sa juste valeur. Malgré son look fonceur et imposant, ce n’est pas une sprinteuse, mais bien une merveilleuse marathonienne. Une fois engagée, elle maintient le RyThme.
Pour alimenter cette cavalerie, on peut faire des réserves avec ce gros réservoir de 25 litres. L’essence requise est du super sans plomb. Sur la grande route, la consommation est adéquate. Mais en ville, je la trouve un peu gourmande. En combiné, j’ai une moyenne de consommation de 5,1 litres/100 km. Cela me semble un peu élevé pour la puissance fournie. La période de rodage est peut-être la cause, son poids ou bien le volume d’air à déplacer avec le top case. On verra à la fin de la saison si cela s’améliore. Tout comme sa petite sœur (F800GT), la première vitesse est longue. Il faut faire glisser l’embrayage un peu, surtout si on est 2 sur la moto. On s’y habitue rapidement.
La conduite est plus sportive et les reprises sont efficaces dans la mesure où l’on maintient le régime moteur entre 6000 et 7800 rpm. Sinon, il faut rétrograder d’une vitesse, voire même 2 dans certaines conditions. J’ai lu cela dans un livre…
À vitesse de croisière, elle avale tout simplement la route et en redemande. C’est une moto tourisme vraiment hors pair. Elle permet également de s’amuser joyeusement sur les chemins sinueux en toute élégance et agilité. Elle offre une zone de confort et tranquillité sur autoroute qui est vraiment zen. On peut écouter un bon album de Marvin Gaye, et le réécouter encore en laissant les beaux paysages nous porter. Piloter cette RT est vraiment un plaisir qui requiert d’être savouré longuement.
Le mot de la passagère
Le volet que j’aimerais couvrir ici, et que les pilotes connaissent moins bien, est la manœuvre pour monter et descendre de l’espace passager (ère).
Règle générale, on donne notre signal d’accord pour faire monter le passager, on prend une bonne prise au sol, on maintient fermement le guidon en équilibre en regardant au loin à l’horizon. On ne regarde pas nécessairement dans ses miroirs pour voir comment ça se passe derrière.
La hauteur du repose-pied, sa forme et sa surface de contact, son adhérence et la hauteur de la selle sont autant de facteurs qui influencent cette manœuvre. À cela, il faut ajouter l’évitement des valises latérales et le top case, avec un habit de pluie sur le dos… Et durant la manœuvre, il faut pivoter sur son pied et son genou tout en gardant l’équilibre. Cela peut être périlleux.
Sur la RT, le repose-pied se situe à 42 cm. C’est une bonne marche.
La selle du passager est à 90 cm. Une autre bonne marche.
Et les 3 valises sont des obstacles. Devinez quoi?
C’est pareil pour redescendre… Des fournisseurs tiers vendent des produits design plus larges qui aident à la manœuvre. Gâtez votre invité(e). Mais une fois assise à cette hauteur, on voit bien. :o)
Note : Images des repose-pieds tirées du site web :
http://www.iliumworks.com/BMW_Motorcycle_Accessories.cfm?pn=11-700&pID=69
Elle a remarqué la lumière qui s’allume automatiquement dans le top case. C’est curieux, mais on dirait que la majorité de l’équipement en moto est noir. Alors quand tout ce que l’on cherche est (téléphone, brosse à cheveux, porte-monnaie, paires de gants) noir, sur fond noir, le soir… Cette lumière dans le coffre arrière est vraiment appréciée. Un autre petit plus, ajouté aux autres plus, qui font que cette moto est vraiment … plus.
The sounds of silence – Simon and Garfunkel
Martin Dupuis, Pilote d'essai
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