Un voyage de 10 jours au pays des mille et une nuits
Ce voyage était organisé par Blue Rim Tours, et c’était la première édition.
Comme c’est souvent le cas lorsqu’une compagnie organise pour la première fois un voyage sur une nouvelle destination, il n’apparaissait pas dans le calendrier régulier. C’est donc sur invitation qu’avec quelques autres clients existants je suis embarqué dans une aventure au pays des mille et une nuits. Et c’est avec un grand sourire que j’ai retrouvé quelques complices d’abord rencontrés lors de précédents voyages avec Blue Rim Tours.
Avec le plaisir que nous y avons pris et le degré de satisfaction de tous les participants, il devrait se retrouver au calendrier régulier pour 2019.
Dates : du 22 avril au 03 mai 2018 (comprenant les journées de voyages en avion)
Départ / arrivée : Malaga (sud de l’Espagne)
Comme il est d’usage avec ces voyages organisés, les participants se retrouvent à l’hôtel du départ pour les présentations et les premières consignes.
Dans le cas de ce voyage-ci, la prise en main des motos s’est faite directement à l’hôtel.
Bien que chapeauté par Blue Rim Tours, c’est avec la complicité logistique et opérationnelle d’une entreprise basée en Espagne que ce voyage est organisé. Ainsi, les motos et les guides sont ici de IMT Bike – cette entreprise offre autant la location simple de motos, la location et la logistique avec itinéraires, ou encore des tours guidés complets. Le circuit que nous ferons est une variante de celui qu’ils offrent habituellement. Scott Moreno, notre guide, est dans les faits le fondateur de IMT Bike – il compte plus de 18 ans d’expérience et il a déjà guidé une cinquantaine de voyages partout au Maroc.
IMT a des installations à Malaga et c’est de là, à 15 minutes de notre hôtel que proviennent les motos – ainsi que le guide et l’accompagnateur. Un camion à bagages suivra notre périple et assurera les arrières en cas de panne ou de problème – il n’aura pas eu à intervenir lors de notre voyage, sauf pour venir en aide à un groupe de motocyclistes italiens fort mal pris. Chapeau à l’équipe de IMT Bike dont les représentants sont venus en aide à ce groupe à partir des pièces de dépannage qu’ils transportent dans le camion.
Blue Rim Tours est l'entreprise de voyages moto liée à RoadRUNNER Magazine. Ils offrent une variété de voyages moto, particulièrement en Europe depuis plusieurs années. Les guides sont locaux et ils connaissent intimement les routes et les attraits de chacune des régions où se déroulent leurs voyages.
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos chameaux ou dromadaires !
Dès la première journée, nous traverserons de l’Espagne au Maroc à proximité de Gibraltar.
L’entrée au Maroc peut être complexe. Importation temporaire des motos, chichis de passeport, les petits formulaires verts, bleus, roses, blancs …
Départ et traversée
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Voilà un bel exemple des avantages à faire affaires avec une organisation rodée – tous les papiers, formulaires et autres tracasseries sont réglés en un tour de main. De plus, grâce à l’expérience de notre guide et son attention aux différences culturelles, nous sommes mis au parfum AVANT de commettre des bêtises. Par exemple, j’ai l’habitude de prendre beaucoup de photos, particulièrement lors des passages aux frontières. Ici, ça ne se fait pas – et le guide nous en avise AVANT, m’évitant ainsi de mettre tout le groupe dans le trouble.
Lors de la traversée, à cause du temps maussade, mais aussi parce que j’étais pris dans la file sur le bateau pour la vérification des passeports, j’ai manqué le rocher de Gibraltar. Il n’a qu’à bien se tenir, j’ai l’intention de ne pas le manquer au retour !
Dès que nous touchons terre à Tanger, le dépaysement est total !
Et c’est à Rabat que nous passerons notre première nuit en sol Marocain.
Dès le lendemain, nous prenons la route vers Marrakech. Nous y arriverons juste assez tôt pour aller visiter la place centrale et le marché – le tout suivi d’une souper marocain traditionnel dans un établissement datant du 14ième siècle au cœur de la médina.
Sur la route vers Marrakech
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Visiter le marché et la place centrale, c’est comme arriver dans un livre d’images, ou un conte de fées, ou un film d’où on s’attend à voir Aladin surgir à tout moment. Couleurs, odeurs, musiques, fruits et légumes, cuirs fins et bijouterie, viandes grillées, épices et autres trésors !
Tout, tout, tout comme dans un rêve.
Marrakech et marché
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Au cours de la journée, nous participerons à notre première dégustation de thé à la menthe. Avec ou sans sucre, selon les goûts. Presqu’un rituel, le thé à la menthe fait partie des mœurs et nous le partagerons à plusieurs reprises au fil des journées sur la route.
Thé à la menthe
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L’autre phénomène auquel nous assisterons, et auquel nous prendrons part avec un grand plaisir c’est celui des attroupements d’enfants. À chaque fois, je ne pouvais m’empêcher de penser aux caravaniers avec leurs chameaux (ou dromadaires selon les bosses). Partout, le voyageur est accueilli avec chaleur et enthousiasme. Et partout dans le monde, la scène est similaire. Un groupe de motocyclistes qui arrive dans une bourgade, parfois loin des routes des touristes, c’est l’assurance de voir les enfants surgir. Ils sont d’abord attirés par les motos, veulent entendre rugir les moteurs, veulent savoir d’où on vient, où on va. Puis ils veulent s’asseoir sur les motos, avec des sourires qui valent le détour ! Bien sûr, ici et là, les plus fronceurs tendent la main pour avoir des bonbons ou autres friandises.
Partout, des enfants
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La journée suivante en est une dite de repos, c’est-à-dire que nous passerons une seconde nuit à Marrakech. Au choix, visite plus approfondie de la médina, ou une randonnée vers un village haut perché. La pluie inhabituellement généreuse viendra nous forcer à adapter un peu l’itinéraire puisque quelques routes sont coupées par les débordements.
Route coupée
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Après une soirée au sec, nous reprenons la route le lendemain en direction de Boumalne Dades en passant par le plus haut col de l’Afrique du Nord – Tizi-n-Tichka que nous rejoindrons par des chemins tortueux à souhait. Quelque part sur les sommets, nous pouvons jeter un premier regard vers le Sahara.
Sur la route vers Erfoud
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Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons la route vers Erfoud. C’est avec quelques détours pour explorer les gorges et les canyons que nous nous dirigeons vers l’entrée du Sahara. Au passage, nous visiterons la casbah de Erfoud avec un guide extraordinaire. Ainsi que le désert des fossiles où nous ferons quelques découvertes fascinantes.
Casbah Ait Benhaddou et Erfoud
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La journée suivante en est une de repos, mais les activités prévues ne débutent qu’en après-midi. Libre aux participants de profiter de la piscine, du hammam … ou encore d’aller rouler. J’ai remarqué hier, le long de la route, les fameux canaux (qanat) qui amenaient l’eau du pied des monts Atlas jusqu’au désert sur une longueur de 49 kilomètres. Les premiers signes qu’on pouvait en voir, ce sont les monticules régulièrement espacés où les résidus de creusage étaient accumulés. Ils sont nombreux et facile à repérer sur le sol autrement désertique et plat.
Chez Bachir, visite des canaux (qanat)
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Je me suis retrouvé à la tête d’un petit groupe de braves qui préféraient rouler et découvrir. Ces canaux représentent un ouvrage impressionnant et il semble difficile d’établir correctement l’âge de ces canaux et la période à laquelle ils ont été creusés. La visite valait largement le détour.
Certains voulaient aller visiter le marché de Rissani et nous y avons fait un détour avant de revenir à Erfoud.
Dans l’après-midi, excursion en 4×4 dans les dunes de sable, tour de dromadaire, virée en quad et/ou VCC et un petit verre de vin sur les dunes au coucher du soleil !
Alors que nous nous préparions pour la virée en quad, nous avons eu droit à une tempête de sable, suivie d’un orage. Disons que les gens de la place étaient plutôt contents … il s’agissait de la première pluie depuis le début de l’année !
Dromadaires, désert et fossiles
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Au départ de Erfoud, nous nous dirigeons vers Fez en passant par la région du Moyen Atlas – tout un changement de paysages avec les forêts de cèdres en altitude. Derrière nous, pour l’instant, l’aridité du désert. Nous passerons par une grande variété de climats et de paysage au cours de la journée. Les routes seront parfois tortueuses, parfois plus faciles – mais partout c’est beau.
Moyen Atlas
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C’est aujourd’hui que nous croiserons, à plusieurs reprises, un groupe de motocyclistes italiens. Notre dernière rencontre de la journée, après que l’un d’entre eux aura quitté la route avec sa moto, c’est quand leur leader, nous ayant vu alors qu’on prenait un café, reviendra sur ses pas pour nous demander de l’aide. La discussion se déroule en même temps en Italien, en Allemand, en Espagnol et en Anglais … Les gens de IMT Bike transportent un certain nombre de pièces pour dépanner les motos du groupe au besoin. Scott Moreno, propriétaire/fondateur de IMT Bike est notre guide – ça tombe bien pour les Italiens. En quelques minutes, la pièce est extirpée du camion et une poignée de mains scelle l’échange. Les Italiens sont contents, nous sommes contents qu’ils soient contents, et nous repartons !
Discussions avec le groupe d'Italiens à la recherche d'une solution
Fez est la plus ancienne des quatre cités impériales du Maroc. Elle a été fondée au 9ième siècle et on y trouve la plus ancienne université au monde. Il y a plus de 13,000 rues et ruelles dans la médina de Fez on nous passerons la journée accompagnés d’un guide local fort intéressant. Quartier des tanneurs, des ébénistes, des vendeurs de cuir, des poteries etc.
Fascinante visite au cœur d’une culture millénaire avec laquelle nous ne sommes absolument pas familiers.
Fez et medina + poteries
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La vraie dernière journée de route du voyage nous amène de Fez à Chefchaouen. Ici encore, sur la route, une foule de contrastes se succèdent. Ruines romaines, vallées verdoyantes, champs de blé et les abords de la région du Rif. Et puis soudain, au tournant d’une ascension musclée et accueillis par une route de plus en plus étroite, voici Chefchouaen, la cité bleue !
Fondée en 1415, elle était interdite aux chrétiens. Après avoir été sous règne Espagnol, elle ne sera rétrocédée au Maroc qu’en 1956. On sent l’histoire vivre dans chaque recoin. La fin de l’après-midi sera consacrée à la visite de Chefchouaen.
Chefchouaen
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Avec un collègue, nous aurons tôt fait de laisser derrière nous les zones plus touristiques pour aller se perdre dans les secteurs où les touristes sont plus rares. Que de belles découvertes !
Le retour sur Malaga sera marqué par une nouvelle traversée du détroit de Gibraltar et je serai en mesure de voir le fameux rocher de mes propres yeux cette fois-ci ! La traversée des douanes, qui se fait avant l’embarquement puisqu’une partie de la pointe nord-est est un territoire espagnol, sera encore une fois facilitée par l’expérience et le professionnalisme de nos guides.
Retour et Gibraltar
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Une fois les formalités accomplies, petite pause, puis embarquement !
De l’autre côté, on détricote les sections de l’autopista del Mediterráneo que nous avions faites la première journée puis nous rentrons à Malaga pour le retour des motos et les salutations de fin du voyage. Un souper d’adieu, les préparatifs pour l’avion le lendemain et une courte nuit viendront compléter ce voyage avant de m’envoler pour le retour à la maison.
Ces voyages sont toujours trop courts …
Alain Labadie, Éditeur en chef
MagazineMoto.com
