Table des matières
Toggle- Pourquoi cette loi a été mise en place au départ?
- Mais, qu’en est-il des motos aventures?
- Et, ça change quoi de piloter debout?
- Un champ de vision élargi : mon principal argument en faveur de cette approche de conduite
- Ce que le président de la Fédération Motocycliste du Québec en pense
- Je veux votre avis
- Consultez nos derniers articles:
Saviez-vous qu’au Québec, il est interdit de rouler debout à moto? Oui oui, il est interdit de vous lever de votre siège. Que ce soit pour vous dégourdir les jambes ou simplement pour avoir une meilleure vision de ce que la route vous réserve.
Voici ce que l’article de loi 477 du code de la sécurité routière stipule:
Code de la sécurité routière. Section III Article 477 : Le conducteur d’une motocyclette ou d’un cyclomoteur doit circuler assis sur son siège et tenir constamment le guidon. Le cycliste doit circuler à califourchon et tenir constamment le guidon.
Pourquoi cette loi a été mise en place au départ?
La loi a été instaurée pour prévenir les comportements dangereux sur nos routes. Elle insiste sur le maintien des deux mains sur le guidon, une règle de base. De plus, elle impose de rester assis sur la moto afin de limiter les risques d’erreur en pilotage. Lorsqu’on se redresse, il est nécessaire de réapprendre à changer de vitesse, car le vent a un impact différent et la moto réagit de manière distincte dans cette position.
En gros, cette loi est hyper légitime pour beaucoup de motocyclistes. En effet, la plupart des motos que l’on trouve sur nos routes sont spécialement conçues pour être pilotées en position assise.
Comment les motos routières s’adaptent facilement à cette exigence
Voilà pourquoi, pour la grande majorité des motocyclistes, cette loi a peu ou pas d’impacts. Rares sont les policiers « zélés » qui vont vous émettre un constat pour vous être levés quelques secondes de votre monture en roulant.
Il faut garder en tête que la plupart des motos que l’on croise sur nos routes sont des motos de type routière. Elles sont extrêmement confortables. Elles permettent aux pilotes de parcourir aisément 800 kilomètres en une journée sans ressentir de douleurs.
Ces motos sont dotées d’un centre de gravité bas, d’amortisseurs bien réglés et de repose-pieds spécialement conçus pour garantir un confort de conduite sur de longues distances. Pour ceux qui roulent à bord de ces motos, cette nouvelle loi ne change pas vraiment leur façon de faire les choses…
Mais, qu’en est-il des motos aventures?
Pour quelqu’un qui ne connaît pas beaucoup la moto d’aventure, de l’extérieur, tout peut sembler similaire. C’est vrai, nos motos aventures ont les mêmes caractéristiques sur papier qu’une routière. Deux roues, une selle, un guidon et des valises.
La moto d’aventure, c’est un univers bien particulier. Elles se distinguent des motos de route classiques par leur grande taille. Leur centre de gravité est plus élevé, et elles offrent une plus grande garde au sol. Le guidon est positionné plus haut, et elles sont conçues pour être à l’aise aussi bien sur l’asphalte que sur les sentiers hors route.
En somme, ces motos d’aventure sont spécialement conçues pour être pilotées en position debout. Que ce soit sur des chemins caillouteux, dans le sable ou dans de nombreux autres scénarios, l’idée est de rester debout.
D’ailleurs, si vous envisagez de suivre une formation en moto d’aventure, la première chose que l’on vous enseignera, c’est ça.
Et, ça change quoi de piloter debout?
Il y a de nombreux bénéfices à piloter votre moto en étant debout. Premièrement, l’entièreté de votre corps sert d’amortisseur. Également, cela vous offre aussi une plus grande latitude pour déplacer votre poids d’un côté ou de l’autre de la moto.
Par conséquent, vous aurez plus de contrôle. Le fait d’être debout vous donne plus d’options de positionnements. Aussi, ça vous aidera à reposer vos articulations qui sont restées inactives trop longtemps.
Pas étonnant que les pilotes du Rally Dakar soient toujours debout… même a des vitesses phénoménales
Un champ de vision élargi : mon principal argument en faveur de cette approche de conduite
Se tenir en position verticale offre une meilleure visibilité. Cela accroît notre impact visuel sur les automobilistes qui nous entourent. En adoptant cette posture, notre champ de vision s’étend considérablement, ce qui nous permet d’anticiper plus efficacement les réactions des autres conducteurs.
De plus, il devient plus aisé d’éviter les obstacles tels que les nids-de-poule et les débris que la route peut nous réserver.
Dans le monde de la moto d’aventure, la conduite debout est la norme pour conserver un contrôle optimal sur notre deux-roues. Cette pratique nous expose moins aux autres véhicules que sur les routes traditionnelles.
Ce que le président de la Fédération Motocycliste du Québec en pense
J’ai demandé à Sylvain Bergeron (Président de la FMQ) son avis sur le sujet. Voici sa réponse.
« L’article 477 du code de la sécurité routière : le conducteur d’une motocyclette ou d’un cyclomoteur doit circuler assis sur son siège et tenir constamment le guidon.
Il faut savoir que sur route, c’est illégal au Québec, en Ontario et dans plusieurs autres provinces et états américains. Les conséquences sont à la fois onéreuses et judiciaires.
Cela dit, selon les conditions, il est évident que pour une conduite hors route, ou sur des chemins non pavés, rouler debout permet :
- De voir plus loin;
- De laisser les jambes absorber les contrecoups de la suspension;
- D’agir sur le centre de gravité combiné de la moto et du pilote et;
- Selon les techniques de positionnement, d’être plus efficace pour maîtriser sa moto.
Écoles de conduite aventure : les avantages de la conduite debout en sentiers
Les écoles de conduite aventure / hors route sont les premières à démontrer les bénéfices de rouler en position debout dans les sentiers.
Sur la route, on constate de plus en plus de motocyclistes qui roulent debout pour reposer ou aérer leurs derrières ! Ils le font à leurs propres risques. Un ami policier m’a déjà expliqué que faire une pause produit le même effet et ça, c’est légal.
Considérant que cette pratique est apparentée à une conduite « dangereuse » au terme de la loi, issue du comportement à risque d’une minorité, il me semble difficile de faire modifier cette loi. Spécialement si c’est pour y intégrer quelques exceptions. Oui… c’est encore la majorité qui paie pour une minorité.
Concrètement, selon les régions et les situations, les policiers « doivent avoir » le discernement pour déterminer si la manœuvre est à risque ou non. Il y a une différence entre rouler debout sur une route forestière ou sur l’autoroute 20. On doit, aussi, avoir assez de jugement comme motocycliste pour prendre ce genre de décisions. »
Je veux votre avis
En tant que pilote de moto aventure, j’aimerais avoir le droit de chauffer ma moto debout, mais dans un cadre sécuritaire. J’imagine une loi qui permettrait aux motocyclistes de rouler debout sous ces conditions.
- Une vitesse maximale de 70km/h, par exemple.
- Les 2 mains sur le guidon.
- Pouvoir le faire, peu importe la route, bituminer ou non.
- Évidemment, le passager aurait l’interdiction de pouvoir se lever.
Et vous, quelles seraient vos suggestions de modifications pour changer la loi ?
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